Avertissement pour un entraîneur de natation

 | 
Kategorie:
Droit

Un entraîneur de natation a été déclaré coupable d'atteinte à l'intégrité psychique de jeunes athlètes par le Tribunal du sport suisse et a reçu un avertissement écrit.

En mars 2023, le Service de signalement de Swiss Sport Integrity a reçu un signalement concernant un possible manquement à l’éthique par un entraîneur de natation. Le signalement en question faisait état de l'utilisation par l'entraîneur, à plusieurs reprises, de propos, d'un ton et de méthodes très durs, offensants et vulgaires à l'égard de jeunes athlètes. L'entraîneur aurait ciblé certains athlètes et les aurait attaqués directement par des propos et des actes humiliants. De plus, leur engagement aurait été remis en question à plusieurs reprises et les jeunes athlètes auraient été exclus de la piscine, parfois même physiquement. Swiss Sport Integrity a donc ouvert une procédure d'enquête contre l'entraîneur.

Au cours de la procédure d'enquête, Swiss Sport Integrity (SSI) a conclu que le comportement de l'entraîneur, considéré dans son ensemble, exposait certains athlètes mineurs à une pression psychologique inappropriée et constituait donc une violation de l'intégrité psychique. En ce qui concerne les violations de l'intégrité physique, SSI a estimé que le comportement de l'entraîneur n'atteignait pas un seuil de gravité suffisant pour constituer une telle violation éthique. En novembre 2024, SSI a transmis son rapport d'enquête, ainsi que ses demandes, au Tribunal du sport suisse. En mars 2025, l'audience principale a eu lieu devant le Tribunal du sport suisse, en présence de l'accusé, des parents des jeunes athlètes concernés et de Swiss Sport Integrity.

Dans sa décision, le Tribunal suisse du sport a jugé l'entraîneur de natation coupable d'une violation de l'article 2.1.2.3 (intégrité psychique) des Statuts en matière d'éthique pour le sport suisse, en ayant «blessé la dignité des athlètes placés sous sa responsabilité par des déclarations ou des actes humiliants, malveillants, moqueurs ou diffamatoires»; en effet, il a eu recours à des propos inappropriés, parfois manifestement dépréciateurs et offensants, à l'encontre d'athlètes mineurs, et a exercé des pressions injustifiées et disproportionnées sur un athlète. Le Tribunal du sport suisse a souligné dans sa décision que, dans un contexte sportif compétitif, il peut y avoir un degré de tolérance plus élevé à l'égard des méthodes d'entraînement, et que les athlètes et leurs entraîneurs sont soumis à une pression plus forte, mais que cela ne peut en aucun cas justifier l'emploi d'un langage qui va au-delà de la simple sévérité et qui est manifestement inapproprié, parfois même clairement dépréciateur, humiliant ou offensant, surtout lorsqu'il est adressé à des athlètes mineurs. Les frais de la procédure devant le Tribunal du sport suisse ont été fixés à 1’500 francs suisses, dont 1’000 francs suisses à la charge de l'entraîneur condamné et 500 francs suisses à la charge de SSI.